BLOOD DIAMOND…quel est le prix à payer ?
Rien qu’à l’évocation de ces mots, j’ai le sang qui se glace ! (promis, il n’y a pas de jeux de mots).
Qui n’a jamais entendu parler du film « Blood Diamond » joué par les très bons acteurs Leonardo Dicaprio, Jennifer Connelly et Djimon Hounsou ? Sorti en 2006, ce film provoqua un tel séisme dans le monde entier ; non seulement chez les téléspectateurs et les amateurs de pierres et de bijoux qui découvraient pour la première fois l’envers du décor d’une industrie prestigieuse, vendant du rêve à travers ses produits de luxe mais SURTOUT chez les différents acteurs professionnels de l’industrie, de la mine à la boutique.
Ce film a vraiment mis en lumière aux yeux du monde entier l’arrière-boutique de l’industrie joaillière : diamants de sang, travail des enfants, impact des méthodes extractives sur la planète et les populations avoisinantes, alimentation de trafic d’armes et de conflits armés, la liste est longue !!!
Plus personne ne pouvait se cacher, surtout que cela a incité quelques consommateurs à (se) poser des questions.
En tout cas, cela fut très parlant pour moi. Je me suis demandée comment cela était-il possible ? Comment des Maisons de Joaillerie aussi réputées avaient pu laisser une telle chose se produire ? A quel point étaient-elles au courant de ce « dirty business » ? (n.d.l.r : je n’incrimine personne en soi mais je dis juste que même si on n’est pas toujours coupable, on reste responsable de nos actions ou non-actions).
Réactions des professionnels de l’industrie :
Les réactions ne se firent pas attendre : une industrie secouée, des clients surpris, déçus, parfois dégoûtés ou juste indifférents mais dans tous les cas, il fallait rassurer tout le monde.
Des comités se sont mis en place tels que le RJC (Responsible Jewellery Council), des certifications comme le Kimberley Process ont vu le jour pour lutter contre les diamants de sang, les diamants de conflit. Bien qu’arrivant sous le coup d’un scandale, on peut saluer toutes ces initiatives qui ont permis à l’industrie d’améliorer ses pratiques en matière de RSE (Responsabilité Sociale Entreprise).
Sauf qu’aujourd’hui, on se rend compte que tout cela ne suffit pas :
- les diamants ont été mis en lumière mais qu’en est-il des pierres de couleur ? Quelles sont les pratiques pour des rubis, saphirs, émeraudes, aigue-marines, tourmalines, grenats, tanzanites et toutes les autres dont je ne pourrais citer le nom (tellement la liste est longue) ?
- des certifications existent certes mais sur le terrain, comment cela se passe ? S’agit-il juste d’agiter sa certification tel un drapeau blanc pour être considéré comme « propre » ? Jusqu’à quel point l’hypocrisie ou le politiquement correct ?
- et l’environnement dans tout ça ? Pourquoi n’est-il que très rarement abordé ?
- sur quelles régions du monde portons-nous notre attention ? L’Afrique à cause des diamants? Qu’en est-il des autres régions telles que l’Asie, l’Europe ou encore les Amériques ?
- qu’est-ce qui compte au final ? et pour qui ?
Bilan :
Il a fallu un film « Blood Diamond » que je t’invite à aller voir (âme sensible, s’abstenir) pour secouer le monde merveilleux des pierres précieuses. On ne remerciera jamais assez les acteurs Leonardo DiCaprio, Djimon Hounsou et l’actrice Jennifer Connely (et les réalisateurs de ce film) mais une fois le scandale passé, chacun a repris sa routine et ce n’est que très récemment, depuis la prise de conscience écologique que le sujet revient sur la table. Des initiatives et des alternatives voient à nouveau le jour, elles restent à étudier ou au mieux à être appréciées dans le temps : diamant naturel ou diamant synthétique, or recyclé ou or éthique, traçabilité de la matière, transparence, amélioration des conditions des populations minières mineurs sur place, étude de l’impact de l’extraction et alternatives possibles, etc.
Je suis consciente que c’est tout un système qui est à changer et donc que cela prendra du temps. Mais comme dit Pierre Rhabi dans son livre « La part du colibri« , on a tous un rôle à jouer :
- Blood diamond a fait sa part en dénonçant ces mauvaises pratiques
- je fais ma part en partageant mon point de vue sur tous les sujets liés à l’éthique dans cette industrie
- j’espère qu’à ton tour, à ton niveau, tu feras ta part en devenant un consommacteur ou une consommactrice hors-pair ?
Ciao Gemlovers !
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